Le musée des manuscrits et des armes
Défiant les ans, bien campée sur un éperon naturel, cette ancienne forteresse s'ouvre désormais à la visite. Son accès est une sorte d'initiation, parcours dans la forêt, passage de deux fossés, vers nulle part avant d'accéder à l'entrée de la propriété défendue par deux tours flanquant le pont-levis.
Mais la demeure, découverte dès le passage des grilles, est déjà un enchantement, façade élégante, parterres verdoyants incitent à la découverte.
Deux collections sont proposées au visiteur curieux, l'une de manuscrits (plus de 1 500 pièces), en particulier ceux des savants avec qui la famille Bertherand (ancien propriétaire) était en étroite relation comme Gay-Lussac ou Gustave Eiffel. Il y a aussi une charte d'Alix, la dernière dame de Chacenay avec qui s'est éteinte la lignée en 1 270. Autres manuscrits présentés : Einstein (théorie de la relativité), une lettre de démission de Richard Nixon suite au scandale du Water Gate, d'autres de Wagner, Verdi, Poincaré, Raspoutine, des partitions de musique avec annotations d'Antonio Salieri, Amstrong, des écrits de Marie Curie, de Kenedy, Mussolini, Hitler, De Gaule, Charles Darwin.
Certains de ces manuscrits ont été retrouvés dans le château, ils appartenaient à la famille Bertherand. Les autres ont été achetés.
Deuxième découverte : une collection d'armes, propriété d'Angelo, fils de l'actuel propriétaire M. Panos Pervanas. Cette collection était celle du général de Lignière, ami de l'empereur Napoléon III. Une partie était conservée dans le château, le reste ayant été acquis par la famille Pervanas. Cette collection est considérée comme étant l'une des plus belles collection au monde.
Un peu d'Histoire
Le château de Chacenay, surplombant une petite commune de la côte des Bar, sur la route du champagne, est un des plus importants de l'Histoire de la Champagne au début du XIIIe siècle. Sa présence est attestée dès 1 075. A cette époque, la forteresse était située sur les limites territoriales de Champagne et de Bourgogne. Une des dames de Chacenay figure parmi les fondateurs de l'Abbaye de Molesme et Thomas de Chacenay fut un des abbés de Clairvaux.
Cette première lignée s'est éteinte peu après 1270 lorsque mourut Alix de Chacenay qui s'était déguisée en homme pour pouvoir partir en Terre Sainte aux côtés des chevaliers. Une superbe tapisserie du XVe siècle lui est consacrée, visible dans le grand hall d'entrée.
Le fief de Chacenay passa ensuite aux seigneurs d'Arcis. Les propriétaires prirent, au début du XVe siècle, des partis opposés entre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et Louis XI, Roi de France. Chacenay fut alors le théâtre de rudes batailles. En 1472, Louis XI le fit assiéger puis ordonna sa ruine. Le donjon fut rasé. En 1503 et 1545, les archives le signalent encore en ruines. C'est au XIXe siècle que le château fut soigneusement rétabli dans son état d'origine, notamment par Lassus, collaborateur de Viollet-Le-Duc.
La légende
Aux temps anciens, une jeune fille de la famille De Broyes épouse le Comte Ehrrard de Chacenay. A son départ pour la croisade, ce dernier recommande à son épouse de n'entreprendre aucuns travaux. Contre cette interdiction, la comtesse fait aménager un vaste réservoir en forme de baignoire dans la tour Sainte-Parise. Regrettant d'avoir désobéi à son mari, elle réalise sa faute et se transforme en Mélusine. Selon l'Abbé Durand, auteur de « L'Aube mystérieuse », Mélusine hante toujours les lieux et apparaît chaque nuit dans les bains. Vêtue d'une longue robe blanche, elle erre se plaignant et gémissant, rongée par un éternel remords. Plusieurs vitraux du château illustrent cette légende.
(source : bienpublic.com)
Site officiel : http://www.chateaudechacenay.com/html/FrameSet_French.html